Dans le paysage en constante évolution de la durabilité des entreprises, la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) représente un changement significatif vers des rapports plus transparents, plus fiables et plus complets sur les efforts de durabilité des entreprises, en particulier en ce qui concerne leur impact sur le climat. Cet article de blog se penche sur les subtilités des normes européennes de reporting sur le développement durable (ESRS), en se concentrant sur les aspects liés au climat, y compris la comptabilisation du carbone et la définition d’objectifs climatiques, afin de fournir aux consultants en développement durable une analyse perspicace de ce qui les attend.
Les normes européennes d’information sur le développement durable
L’ESRS est une référence en matière de normalisation de la divulgation d’informations sur le développement durable par les entreprises, visant à donner aux investisseurs, aux régulateurs et aux autres parties prenantes les moyens d’évaluer et de comparer les performances en matière de développement durable de l’ensemble des entreprises. Formulées par le Groupe consultatif pour l’information financière en Europe (EFRAG) et approuvées par la Commission européenne en juillet 2023, ces normes ont fait l’objet d’un examen rigoureux et ont finalement reçu l’aval du Parlement européen en octobre 2023. Le cadre ESRS, qui fait partie intégrante du CSRD, garantit que toutes les parties prenantes disposent d’informations transparentes et complètes sur l’impact des entreprises en matière de développement durable.
Structuré en deux normes générales transversales et douze normes thématiques, l’ESRS s’aligne fortement sur les préoccupations environnementales, reflétant étroitement les catégories de la taxonomie de l’UE. Cette catégorisation méticuleuse souligne l’approche sectorielle de la directive, qui devrait être élargie à des normes sectorielles spécifiques d’ici à la mi-2026. L’un des points forts de l’ESRS est l’adoption de la double évaluation de l’importance relative (DMA), qui met l’accent à la fois sur l’impact de l’adaptation de l’environnement sur les organisations et sur les mesures d’atténuation prises par ces dernières. Avec 1 178 points de données, dont 220 sont consacrés au changement climatique (E1), l’étendue et la profondeur des informations requises en disent long sur l’importance accordée par la directive à la responsabilité climatique.
Zoom sur ESRS-E1 : Changement climatique
Les normes E1 s’articulent autour du double récit de l’adaptation et de l’atténuation, en mettant l’accent sur les mesures proactives de l’organisation et leur impact sur le climat. Ce segment demande une analyse rétrospective et prospective des mesures de GES, des mesures monétaires et une évaluation des risques, soulignant l’insistance de la directive sur des informations substantielles et exploitables plutôt que sur la simple conformité réglementaire.
Principes de comptabilité carbone (ESRS E1-6)
Le segment E1-6 sur les émissions brutes de GES intègre des cadres de comptabilisation du carbone largement reconnus par les entreprises. Les compagnies déclarantes doivent tenir compte des principes, des exigences et des conseils fournis par la norme d’entreprise du GHG Protocol (version 2004 et toutes ses annexes). Les entreprises déclarantes peuvent également prendre en considération la recommandation de la Commission (UE) 2021/2279 ( 51) ou les exigences stipulées par la norme EN ISO 14064-1:2018.
En outre, l’ESRS E1-6 sur les émissions brutes de gaz à effet de serre complète le protocole des gaz à effet de serre avec quelques spécifications supplémentaires :
- Fournir des informations comparatives par rapport à la période précédente pour tous les paramètres quantitatifs et les montants monétaires divulgués au cours de la période actuelle ;
- Fournir des informations permettant aux lecteurs de comprendre les incertitudes les plus significatives affectant les mesures quantitatives et les montants monétaires indiqués dans sa déclaration de durabilité ;
- Utilisez le potentiel de réchauffement global (PRG) le plus récent ;
- Mettre à jour les émissions de GES du champ d’application 3 dans chaque catégorie significative chaque année sur la base des données d’activité actuelles ; mettre à jour l’inventaire complet des GES du champ d’application 3 au moins tous les trois ans ou lors de la survenue d’un événement significatif ou d’un changement significatif de circonstances (un événement significatif ou un changement significatif de circonstances peut, par exemple, être lié à des changements dans les activités ou la structure de l’entreprise, à des changements dans les activités ou la structure de sa (ses) chaîne(s) de valeur en amont et en aval, à un changement de méthode de calcul ou à la découverte d’erreurs) ;
- Si ces émissions sont significatives pour les émissions du champ d’application 3 de l’entreprise, celle-ci publie les émissions de GES provenant des services d’informatique en nuage et de centres de données achetés en tant que sous-ensemble de la catégorie globale du champ d’application 3 « biens et services achetés en amont ».
Principes de fixation des objectifs (ESRS E1-4)
Les normes E1-4 relatives aux objectifs d’atténuation s’inspirent de l’initiative pour des objectifs fondés sur la science (SBTi), tout en offrant la possibilité d’intégrer d’autres cadres, à condition qu’ils justifient l’alignement sur le seuil de réchauffement global de 1,5 °C. Ce segment impose la fixation d’objectifs clairs pour 2030 et, si possible, pour 2050, ainsi que des mises à jour quinquennales ultérieures. Il met l’accent sur la divulgation des leviers de décarbonisation et de leurs contributions quantitatives à la réalisation de ces objectifs, en veillant à ce que les objectifs englobent les émissions de GES des champs d’application 1, 2 et 3, et en mettant strictement l’accent sur les objectifs bruts plutôt que sur les compensations nettes.
Conclusion : Un appel à l’action pour les consultants en développement durable
L’ESRS, dans le cadre de la CSRD, annonce une nouvelle ère pour les rapports sur le développement durable des entreprises, en mettant l’accent sur les informations liées au climat. Pour les consultants en développement durable, il est essentiel de comprendre les nuances de ces normes, en particulier l’accent mis sur la comptabilisation du carbone et la définition d’objectifs climatiques. Cette connaissance permet aux professionnels de guider leurs clients dans le labyrinthe de la conformité et au-delà, vers des pratiques de développement durable ayant un véritable impact.
Au fur et à mesure de l’évolution de la directive, il sera essentiel pour les consultants qui souhaitent fournir des conseils de pointe dans ce domaine dynamique de se tenir au courant de ses développements et de ses implications.
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